Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/73

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Du Démon fantastique aux bardes familier,
La pâleur nuageuse attriste l’églantier,
Et, comme le printemps, l’Espérance légère
Sourit dans l’aubépine et dans la primevère.
Les sentez-vous déjà ces esprits gracieux,
Croyant changer de fleurs, se mirer dans vos yeux,
Ou de vos cheveux blonds boucler l’or qui voltige ?
Laissez-les s’enivrer, et changeons de prestige.

Lasse des bruits mortels, aimez-vous le repos ?
Nous irons, sous le saule, évoquer près des eaux,
Le trèfle matinal, la ményanthe humide,
Fille des jours sereins, que l’orage intimide,
Dont la neige recluse attire le pécheur,
Et semble, de notre âme, inviter la fraîcheur
A redouter, comme elle, un souffle qui la fane.
Du monde aromatique, à nos yeux diaphane,
Lisons tous les trésors que nous rencontrerons,
Depuis le chèvrefeuil jusqu’aux doux liserons,