Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/99

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C’est un astre lointain, dans les airs suspendu,
Qui semble cependant, de son ciel descendu,
Venir examiner ce qu’on fait sur la terre.
Faut-il, effarouchant ce lumineux mystère,
Voir, loin de nos climats, le globe curieux,
Sans pourtant s’envoler, remonter vers les cieux ?
Gravissons la colline, et la fleur alarmée
Fera fuir devant nous sa corymbe enflammée.
Faut-il nous en convaincre, et n’est-il pas plus doux
De croire qu’au ciel même on s’intéresse à nous ?
Ne fût-ce qu’un moment, il est si doux de croire !
Pourquoi vouloir, sans cesse, éclaircir son histoire,
Et voir fuir ce qu’on aime, en voulant l’arrêter ?
Pourquoi, quand on est sûr qu’on doit le regretter,
Vouloir sonder l’éclat d’une étoile qui file,
Perdre, en la poursuivant, sa splendeur volatile,
Et voir, à chaque pas qu’on fait pour le saisir,
Comme l’astre échappé, s’échapper le plaisir ?