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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/116

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JEAN RHOBIN

Maintenant, il désirait ardemment quitter La Baie. « Car, disait-il, aujourd’hui je ne suis attaché qu’au charme naturel de ma paroisse. Rien de plus ne me retient. Mes souvenirs de jeunesse ne sont que tristes, accablants. Tous les êtres qui m’étaient les plus chers sont disparus.

Je vis avec les morts. Pourquoi n’irais-je pas habiter des lieux plus gais, où il y aurait du nouveau ?

***

Jean entendait parler des grands développements qui se poursuivent dans les régions du nord de la province. Toutefois, il n’avait jamais eu l’occasion de visiter aucun de ces endroits. Après avoir vécu dans la métropole américaine, la vie des grandes villes le laissait complètement indifférent.

De mon côté, je cherchais à l’orienter vers nos petits centres industriels.

Après avoir longuement parlé de l’industrie minière de l’Abitibi, il me dit :

— Vous habitez le Lac St-Jean ? Parlez-moi de cette région si belle, si prospère.