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ALBUM DE LA MINERVE.

Gilles soupira, en terminant sa phrase et prit un petit air tout triste.

Si Duroquois avait ouvert la liasse, il aurait vu qu’au lieu d’une restitution, c’était une petite réclamation de quelques centaines de piastres que le prétendu client de ce bon Gilles voulait faire valoir. Mais la parenté de Duroquois avec le commandant, dont Gilles avait pris le nom un peu au hasard, dérangeait un peu ses plans et il avait tâché de s’en tirer le mieux possible, en changeant ses batteries.

— Tout en regrettant, dit Duroquois, après quelques minutes de silence, de ne pouvoir pas vous aider dans une démarche qui vous honore autant que votre client, il ne faut pas oublier, non plus, qu’il est une heure passée. Puisque les affaires sont terminées, nous ferions bien de nous mettre à table.

Gilles ne se fit pas prier.

— Somme toute, pensa-t-il, j’ai toujours mené la chose à bonne fin, et, si je n’ai pas réussi comme je l’entendais, je crois au moins que je me suis refait un ami précieux. J’ai tout de-même bien fait de ne pas me brouiller avec Pétrini.

Une porte s’ouvrit et ils pénétrèrent dans la salle à dîner.

Duroquois, qui mangeait fort gaillardement un assez joli revenu, était en outre veuf sans enfants.

Il s’assit à table en face de Gilles, et la collation se fit dans une intimité à laquelle contribuaient pour beaucoup plusieurs verres d’un certain Xérès qu’ils dégustaient avec délices.

À CONTINUER.