Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’ennuyait-elle ? Elle avait soif de gloire. Elle était reprise d’un besoin de bataille et d’aventure ; le grand Retour avait remué dans son âme tous ses ferments d’ardeur belliqueuse.

Le roi résistait avec toutes les forces de la conviction à ces agitations qu’il jugeait malsaines et dangereuses. Il se complaisait à s’entendre appeler le Napoléon de la Paix. M Thiers, tant qu’il fut ministre, avait poussé dans un sens contraire avec une énergie égale, et un jour, dans une discussion avec Louis-Philippe, il alla jusqu’à lui dire : « Sire, le Napoléon de la Guerre a péri par la guerre, le Napoléon de la paix périra par la paix. »

M. Thiers, ayant été remplacé par M. Guizot, retourna à ses travaux et publia, de 1845 à 1847, les premiers volumes de son Histoire de l’Empire. Nouveau triomphe de l’Empereur !

Là apparut en lui, non plus seulement l’homme de guerre, mais l’organisateur, l’administrateur, le législateur ; là se produisirent devant nous, dans tous leurs détails, ses grandes créations sociales : l’établissement du Concordat, la reconstitution de l’Université, l’achèvement de la promulgation du Code civil, la réorganisation de nos finances. Je ne sais quoi de plus sévère, de plus grave s’ajouta à sa gloire.