Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE XI

LES GOÛTS


Trois choses sont nécessaires à l’homme pour que sa vie soit complète : une profession, des affections, et des goûts. La profession répond à ses besoins d’activité et d’intelligence ; les affections, à ses besoins de cœur ; les goûts, à ses besoins de délassement. On ne peut pas toujours travailler, on ne peut pas toujours penser ; le cœur même a ses intermittences. Les goûts remplissent les vides. C’est l’intermède, la distraction, le plaisir, parfois même le soutien. Les goûts relèvent tour à tour du corps et de l’esprit. L’ouvrier qui a le goût de la lecture, se repose, en lisant, de ses fatigues corporelles ; l’artiste qui a le goût des exercices physiques, se repose de son art en faisant travailler ses membres. Les goûts ont mille objets différents ; ils s’appellent successivement : la chasse, l’équitation, la natation, l’escrime, la pêche, le jeu, l’amour des fleurs, l’amour des arts, voire même l’amour des travaux manuels.