Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/339

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c’est-à-dire le mari et la femme ; C représente leur fille, Flore Sue.

M. Sue et Mlle Sauvan divorcèrent.

— Ah ! s’exclama le notaire ! vous ne nous aviez pas dit cela !

— C’était à vous de le trouver. D’ailleurs, maintenant que je vous l’ai dit, comprenez-vous ?

— Non, pas encore.

— Alors, écoutez.

« D représente le même M. Sue, mais épousant cette fois une seconde femme représentée par E ; et de leur mariage naît un fils figuré par la lettre f, cette f n’est autre qu’Eugène Sue.

« G représente Mlle Sauvan, mais femme cette fois de J, c’est-à-dire de M. Legouvé, desquels sort k, autrement dit votre serviteur, E. Legouvé.

« Eugène Sue et Ernest Legouvé ont donc la même sœur, mais ils ne sont pas parents, car s’il y a deux lignes diagonales qui remontent de chacun d’eux à Flore Sue, il n’y a pas de ligne transversale qui les unisse. »

Ce petit problème généalogique, à la discussion duquel nos voisines prirent part, nous conduisit gaiement jusqu’à l’heure de la délivrance, et l’on se sépara à huit heures du matin, les uns pour aller ce coucher, les autres pour aller ce promener. Je montai, moi, dans les bois qui conduisent à la fontaine Stanislas, et j’y fus bientôt rejoint par un de mes compagnons de cuvée qui me dit : « Je cours après vous ; je voudrais continuer l’entretien, causer avec vous d’Eugène Sue ; apprendre de vous comment il travaillait, ce qu’il était…