Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/390

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Son lumineux regard me montre la route qui me conduit à Dieu.

Je m’arrête : ma jeunesse est finie, ma vie d’auteur dramatique et d’homme de famille commence. D’autres personnages vont entrer dans mon récit : Scribe, Lamartine, Jean Reynaud, Mlle Mars, Mlle Rachel, Mme Ristori, succéderont à Casimir Delavigne, à Béranger, à Maria Malibran. Mais l’esprit du livre restera le même. Je peindrai ces nouveaux amis, comme les premiers, tel que je les ai vus, tels que je les ai connus, sans que ma gratitude ôte rien à ma sincérité, et j’ajoute, sans que ma sincérité coûte rien à ma gratitude. Il en est des êtres supérieurs comme des portraits photographiques, ils perdent plus qu’il ne gagnent à être retouchés. Ma fidélité à les peindre, m’aidera, j’espère, à jeter quelque jour sur le beau mouvement littéraire et dramatique, quorum pars magna fuere, dont ils furent une grande partie, et moi une petite.