Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/49

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Cette fenêtre était la tienne,
Hirondelle, qui vins loger
Bien des printemps dans ma persienne
Où je n’osais te déranger !
Dès que la feuille était fanée,
Tu partais la première, et moi
Avant toi je pars cette année ;
Mais reviendrai-je comme toi ?

Adieu, chers témoins de ma peine,
Forêt, jardin, flots que j’aimais !
Adieu ! ma fraîche Madeleine !
Madeleine, adieu pour jamais !
Je pars, il le faut, je te cède ;
Mais le cœur me saigne en partant !
Qu’un plus riche, qui te possède,
Soit heureux où nous l’étions tant !


Ces vers sont vraiment exquis ; mais ce qui m’y touche le plus peut-être, c’est de penser que probablement je les apprendrai à ceux qui me liront.