Page:Legouvé - Soixante ans de souvenirs, 1886.djvu/559

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ses forces diminuèrent, et vingt-quatre heures après, il s’éteignait sans souffrance et en recommandant son âme à Dieu.

Sa mort me fit une grande peine, et peu d’hommes m’ont donné une idée plus vive d’un être supérieur. Comment donc ai-je abandonné sa doctrine ? Par admiration pour lui. Il faut plus que de la confiance pour suivre l’homéopathie, il faut de la foi. La théorie des doses infinitésimales choque tellement le bon sens, qu’il faut croire aveuglément à l’homme pour croire à la chose. Hahnemann disparu, mon culte tomba avec l’objet de mon culte, et ses successeurs me parurent si loin de lui, que peu à peu, et une amitié nouvelle y aidant, je revins à la religion médicale de mes pères, où je mourrai. Je n’en devais pas moins cet hommage à Hahnemann, et mon ex-voto n’en aura peut-être que plus de prix, était offert par un apostat.