Page:Legrand - Recueil de contes populaires grecs, 1881.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il passa un chien, et il lui arriva ce qui était arrivé au bœuf. Et, après que d’autres animaux furent passés, il passa un mulot qui dit : « Que tu es belle ! me veux-tu pour mari ? » Et elle lui répondit : « Fais-moi entendre comment tu chantes. » Le mulot chanta et fit pi, pi, pi. Sa voix plut à la fourmi, et elle accepta le mulot pour mari.

Le dimanche arriva ; et, tandis que la fourmi était avec ses amies, le mulot lui dit : « Ma petite fourmi, je vais voir si la viande que tu as mise sur le feu est cuite. » Et il y alla, et, quand il sentit le fumet de la viande, il voulut en prendre un morceau ; il y mit une patte et se brûla, il y mit l’autre et se brûla également ; il y mit le museau, et la vapeur l’entraîna au fond de la marmite, et le pauvre petit mulot fut complètement brûlé.

La fourmi l’attendait pour manger ; elle attendit deux heures, elle attendit trois heures ; le mulot ne venait pas. Quand elles ne purent plus attendre, elles se disposèrent à manger ; mais, quand elles tirèrent la viande de la marmite, elles en retirèrent aussi le mulot mort. Et, lorsque la fourmi le vit, elle se mit à pleurer, et toutes ses amies pleurè-