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Arnauld an Leibniz. 105

devient repos, l’inégalité (infiniment petite) devient égalité, et le ressort (infiniment prompt) n’est autre chose qu’une dureté extrême ; à peu prés comme tout ce que les géomètres démontrent de Pellipse, se vérifie d’une parabole, quand on la conçoit comme une ellipse dont l’autre foyer est infiniment éloigné. Et c’est une chose étrange de voir que presque toutes les règles du mouvement de M. des Cartes choquent ce principe, que je tiens aussi infaillible en physique qu’il Pest en géométrie, parceque l’Auteur des choses agit en parfait géomètre. Si je réplique au R. P. Mallebranche, ce sera principalement pour faire connoltre le dit principe, qui est d’une très grande utilité, et qui n’a guère encore été considéré en général, que je sache.

Mais je vous arrête trop, et cette matière n’est pas assez digne de votre attention. Je suis etc.

XIX.

Arnauld an Leibniz.

Ce 28 Aoûst [1687].

Je dois commencer par vous faire des excuses de ce que je reponds si tard à vostre lettre du 3. Avril*). J’ay eu depuis ce temps là diverses maladies et diverses occupations, et j’ay de plus un peu de peine à m’appliquer a des choses si abstraites. C’est pourquoy je vous prie de trouver bon que je vous dise en peu de mots ce que je pense de ce qu’il y a de nouveau dans -vostre dernière lettre.

1. Je n’ay point d’idée claire de ce que vous entendez par le mot d’exprimer, quand vous dittes, que nostre ame exprime plus distinctement caeteris paribus ce qui appartient à son corps, puisqu’elle exprime mesme tout l’Univers en certain sens. Car si par cette expression vous entendez quelque pensée ou quelque connoissance, je ne puis demeurer d’accord que mon ame ait plus de pensée et de connoissance du mouvement de la lymphe dans les vaisseaux lymphatiques que du mouvement des satellites de Saturne. Que si Ø

  • ) Arnauld antwortet auf den Brief Leibnizs vom 30. April 1687.