Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 2.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Seiimlg au ilmaufb. 113

corps repondent certaines perceptions ou pensées, plus ou moins confuses de nostre ame, donc l’ame aussi aura quelque pensée de tous les mouvemens de l’univers, et selon moy toute autre ame ou substance en aura quelque perception ou expression. Il est vray que nous ne nous, appercevons pas distinctement de tous les mouvemens de nostre corps, comme par exemple de celuy de la lymphe, mais (pour me servir d’un exemple que j’ay déjà employé) c’est comme il faut bien que j’aye quelque perception du mouvement de chaque vague du rivage, à fin de me pouvoir appercevoir de ce qui résulte de leur assemblage, sçavoir de ce grand bruit qu’on entend proche de la mer ; ainsi nous sentons aussi quelque résultat confus de tous les mouvemens qui se passent en nous, mais estant accoustumés à ce mouvement interne, nous ne nous en appercevons distinctement et avec reflexion, que lorsqu’il y a une alteration eonsiderable, comme dans les commencemens’ des maladies. Et il seroit a souhaiter que les médecins s’attachassent à distinguer plus exactement ces sortes de sentimens confus que nous avons de nostre corps. Or puisque nous ne nous appercevons des autres corps, que par le rapport qu’ils ont au nostre, j’ay eu raison de dire, que Pame exprime mieux ce qui appartient à nostre corps, aussi ne connoist on les satellites de Saturne ou de Jupiter que suivant un mouvement qui se fait dans nos yeux. Je croy, qu’en tout cecy un Cartesien sera de mon sentiment, excepté que je suppose qu’il y a à Pentour de nous d’autres ames que la nostre, à qui j’attribue une expression ou perception inferieure à la pensée, au lieu que les Cartosiens refusent le sentiment aux bestes et n’admettent point de forme substantielle hors de l’homme ; ce qui ne fait rien à la question que nous traitons icy de la cause de la douleur. Il s’agit donc maintenant de sçavoir comment l’ame s’apperçoit des mouvemens de son corps, puisqu’on ne voit pas moyen d’expliquer, par quels canaux l’action d’une masse estendue passe sur un estre indivisible. Les Cartesiens ordinaires avouent de ne pouvoir rendre raison de cette union ; les auteurs de l’hypothèse des causes occasionnelles croyent que c’est nodus vindice dignus, cui Deus ex machina intervenire debeat ; pour moy jé Pexplique d’une manière naturelle. Par la notion de la substance ou de l’estre accompli en général, qui porte que tousjours son estat présent est une suite naturelle de son estat précédent, il s’ensuit que la nature de chaque substance singulière et par conséquent de toute ame est d’exprimer l’univers ; elle a esté ¢l’abord U» 8