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que rien qu’après luy. Je suis seur que si Mons. des Cartes avoit vécu, il nous auroit donne une infinité de choses importantes ; ce qui fait voir ou que c’estoit plustost son génie que sa Methode qui luy faisoit faire des découvertes, ou bien qu’il n’a pas publié sa Methode. En effect, je me souviens d’avoir lù dans une de ses lettres, qu’il a voulu seulement écrire un discours de sa Methode et en donner des echantillons, mais que son intention n’a pas esté de la publier. Ainsi, Messieurs les Cartesiens qui croyent d’avoir la Methode `de leur Maistre, se trompent bien fort. Cependant je m’imaginc que cette Methode n’estoit pas aussi parfaite qu’il estoit bien aise de faire croire aux gens..le le juge par sa Geometrie ; c’estoit son fort sans doute ; cependant nous sçavons aujourdhuy qu’il s’en faut infiniment qu’elle aille aussi loin qu’elle devroit et qu’il disoit. Les plus importantsproblemes ont besoin d’une nouvelle façon d’Analyse toute differente de la sienne, dont j’ay donné moy même des echantillons. Il semble que M. des Cartes n’avoit pas assez penetre les importantes découvertes de Kepler sur l’Astronomie, que la suite des temps a verifiées. Son homme est extrêmement diffèrent de l’homme véritable, comme Mons. Stenonis et tant d’autres ont demontré. La connoissance qu’il avoit des sels et de la Chymie estoit bien maigre, et cela est cause que ce qu’il en dit, aussi bien que des mineraux, est fort mediocre et peu solide. La Metaphysique de cet auteur, quoyqu’elle aye quelques beaux traits, est mêlée de grands paralogismes, et a des endroits bien foibles..l’ay découvert la source de ses erreurs sur les règles du mouvement ; et quoyque j’estim.e extrêmement sa physique, ce n’est pas que je la tienne véritable (excepté quelques matières particulières), mais parce que je la considere comme un admirable Modelle et echantillon de ce qu’on pourroit et devroit bastir maintenant sur des principes plus solides que les experiences nous ont fournies depuis. En un mot, j’estime infiniment Mons. des Cartes, mais bien souvent. il ne m’est pas permis de le suivre..Pay fait autrefois des Remarques sur la première et seconde partie des ses Principes ; ces parties comprennent en abregé sa philosophie. générale, où j’ay esté obligé le plus souvent de m’ecarter de luy. Les parties suivantes viennent au détail de la nature, qu’il n’est pas encor si aisé d’eclaircir ; c’est pourquoy je n*y pas encor touché. Mais je ne sçay comment j’ay este emporté insensiblement à vous entretenir si long temps sur cette matière.

Je n’ay pas encor vu l’écrit de M. l’Abbé de la Trappe sur les Estu-