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VII.

Éclaircissement des difficultés que Monsieur Bayle a trouvées dans le système nouveau de l’union de l'âme et du corps.

Je prends la liberté, Monsieur, de vous envoyer cet éclaircissement sur les difficultés que M. Bayle a trouvées dans l'Hypothèse, que j’ai proposée, pour expliquer l’union de l'âme et du corps. Rien n’est plus obligeant que la manière dont il en a usé à mon égard ; et je me tiens honoré des objections qu’il a mises dans son excellent Dictionnaire, à l'article de Rosarius. D’ailleurs un esprit aussi grand et aussi profond que le sien n’en saurait faire sans instruire, et je tacherai de profiter des lumières qu’il a répandues sur ces matières dans cet endroit aussi bien que dans plusieurs autres de son ouvrage. Il ne rejette pas ce que j’avais dit de la conservation de l’âme, et même de l’animal, mais il ne paraît pas encor satisfait de la manière dont j’ai prétendu expliquer l’union et le commerce de l’âme et du corps, dans le Journal des Savants du 27 juin et du 4 juillet 1695 et dans l’Histoire des Ouvrages des Savants, février 1696, p. 274-275.

Voici ses paroles, qui semblent marquer en quoi il a trouvé de la difficulté : Je ne saurais comprendre (dit-il) l’enchainement d’actions internes et spontanées, qui ferait que l’âme d’un chien sentirait de la douleur, immédiatement après avoir senti de la joie, quand même elle serait seule dans l’univers. Je réponds que lorsque j’ai dit que l’âme, quand il n’y aurait que Dieu et Elle au monde, sentirait tout ce qu’elle sent maintenant, je n’ai fait qu’employer une fiction, en supposant ce qui ne saurait arriver naturellement, pour marquer que les sentiments de l’âme ne sont qu’une suite de ce qui est déjà en elle. Je ne sais si la preuve de l’incompréhensibilité, que M. Bayle trouve dans cet enchaînement, doit être seule-