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50 SetBni) unb 2cdt.

Tespace, les atomes et m^me des parcelles non actuellement divis^es dans la matiere, le repos pur, Funiformit^ entiöre dans une partie du lemps, du Heu ou de la matiere, les globes parfaits du second element, n^s des cubes parfaits originaires, et mille autres fictions des philosophes qui vien- nent de leur notions incompletes, et que la nature des choses ne souffre point. et que nostre ignorance et le peu d^attention que nous avons a rinsensible fait passer, mais qu’on ne saui*oit rendre tolerables, ä moins qu^on ne les borne ä des abstractions de Tesprit qui proteste de ne point nier ce qu’il met k quartier et qu’il juge ne devoir point entrer dans quelque consideration presente. Aulrement si on Fentendoit tout de bon, savoir que les choses dont on ne s’appercoit pas, ne sont point dans Farne ou dans le corps, on manqueroit en philosophie comme en politique, en negligeant to p.ixpov, les progres insensibles, au lieu qu^une abstraction n’est pas une erreur, pourveu qu’on sache que ce qu’on dissimule y est. C^est comme les mathematiciens en usent quand ils parlent des lignes par- faites qu41s nous proposenl, des mouvemens uniformes et d’autres effects regles, quoyque la matiere (c’est ä dire le melange des effecls de Finfini environnant) fasse tousjours quelque exception. C’est pour distinguer les considerations et pour reduire les effects aux raisons autant qu’il nous est possible, et en prevoir quelques suites, qu^on procede ainsi : car plus on est attentif ä ne rien negliger des considerations que nous pouvons regier, plus la practique repond ä la thcorie. Mais il n’appai*tient qu^^ la supreme Raison a qui rien n^echappe, de comprendre distinctement tout Finfini et de voir toutes les raisons et toutes les suites. Tout ce que nous pouvons sur les infinites, c^est de les connoistre confusement, et de savoir au moins distinctement qu’elles y sont ; autrement nous jugeons fort mal de la beaute et de la grandeur de Funivers, comme aussi nous ne saurions avoir une bonne Physique qui explique la nature des corps en general et encor moins une bonne Pneumatique qui comprend la connoissance de Dieu, des ames et des substances simples en general.

Cette connoissance des perceptions insensibles sert aussi a expliquer pourquoy et comment deux ames humaines ou autrement d’une m^me espece ne sortent jamais parfaitement semblables des maius du Createur et out tousjours chacune son rapport originaire aux points de vue qu’elles auront dans Funivers. Mais c’est ce qui suit d^ja de ce que j’avois remarqu^ de deux individus, savoir que leur difference est tousjours plus que