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C

Il supprime de fait les individus dont il avait d’abord supprimé les notions.

Il confond les espèces, dont il ne reconnaît ni les ordres particuliers, ni les différences.

Il se trompe sur les lois du mouvement, qui ne s’expliquent pas sans les causes finales.

Il met l’infini actuel dans la nature, et revient à la doctrine stoïcienne de l’âme du monde.

À ces erreurs si graves dans l’ordre de la logique, répondent des erreurs analogues en morale.

Spinoza supprime les individus, par là il arrive à nier l’identité de la personne humaine, et ne lui laisse qu’une immortalité dérisoire.

Il confond les espèces, et en même temps il est amené à nier les idées d’ordre, d’harmonie, de connexion graduelle, à détruire la morale elle-même.

Ses erreurs, sur les lois du mouvement, régulatrices de l’univers matériel, se reproduisent dans le monde intellectuel et moral, en vertu de la fausse application qu’il en fait aux esprits.

Il réduit le bien et le mal à n’être que des