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XXXV

rait demeurer même dans la minute présente [1].

Mais une telle âme n’a pas davantage les caractères de la spiritualité. Je sais bien qu’elle n’est pas corporelle, au sens où l’entend le vulgaire, puisqu’elle est l’idée d’une étendue qui n’a de matériel que le nom. Oui, sans doute, mais raffinez tant qu’il vous plaira. Idée d’étendue, elle est l’idée d’une chose passive ; idée d’étendue, elle n’est pas l’idée de l’esprit ; idée d’étendue, elle ne saurait exprimer Dieu ; idée d’étendue, elle n’a d’être que celui qu’elle emprunte au corps dont elle est l’idée. Non-seulement elle y est attachée, mais elle en dépend ; non-seulement elle lui est unie, mais elle lui est identique. Que ce soit le corps, que ce soit elle

  1. Dans le Spinozisme, il n’y a pas de substance individuelles, parce qu’il n’y a pas d’individus véritables, et qu’il ne saurait y avoir de principe d’individuation. Pour Spinoza, l’individu n’est qu’une certaine union des parties, et non pas le fondement des accidens de la substance. Or, les parties sont divisibles, partageables, corruptibles. Donc, il n’y a pas de véritable individualité dans le corps. Quant à la figure, ce n’est pas davantage un principe d’individuation dans le Spinozisme : car il en fait une négation pure, c’est-à-dire tout ce qu’il y a de plus contraire à la définition de la substance.