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XLI

quelque chose d’indestructible et d’ingénérable, un principe de vie. Elle ne fera jamais la physique de l’immortalité.

Il serait bon cependant de faire une telle physique, suivant Leibniz : cela fermerait la bouche aux matérialistes et l’on y pourrait arriver en poussant plus avant que n’a fait Spinoza. C’est ici qu’apparaissent pour la première fois les monades dont Leibniz indique, sans les développer, les plus fécondes applications, au corps, à l’âme, à la nature entière ; applications merveilleuses, fournies par une physique et une géométrie supérieures, et qui ne laissent rien subsister de l’erreur fondamentale du Spinozisme, relative à la substance[1].

L’étendue suppose les corps. Les corps ne supposent-ils pas les esprits, se demande Leibniz ?

  1. Nous n’avons à nous occuper ici de la Monadologie que dans la mesure où Leibniz l’oppose à Spinoza. On peut voir à ce sujet les lettres à l’abbé Bourgnet. On sait que Gœthe, d’abord admirateur passionné de l’Éthique, avait fini par se convertir à la Monadologie, exemple illustre de l’attrait et de l’empire exercé par le spiritualisme de Leibniz sur un des plus grands esprits du XIXe siècle, d’abord fasciné par le panthéisme.