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LXXXIX

sons rendent toujours la même quantité de l’une et de l’autre.

La nature est (qu’on me passe l’image moins grossière que la pensée), la nature est le rendement de Dieu en esprits et en corps. Le monde pense et il s’étend d’un égal accroissement d’étendue et de pensée. Les corps, tout aussi bien que les âmes, expriment sa puissance. Et même la science de l’esprit humain dépend de celle de son objet, qui est le corps. La série des pensées peut être déduite de celle des mouvemens corporels. Ce sont les corps qui nous fournissent l’élément de généralité nécessaire pour expliquer les notions universelles. Ils réfléchissent un maximum d’images au-delà duquel l’esprit s’embrouille et se jette dans le vague de ces notions. L’âme a des connaissances adéquates d’autant plus étendues, que son corps a plus de points communs avec les corps extérieurs. Et l’esprit s’accroît d’autant plus, que sa surface extérieure, appelée corps, est plus ample.

Non-seulement chez Spinoza, le naturalisme ainsi compris est une doctrine. : C’est une mé-