Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/217

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Ici, Rousseau se trouve, pour la quatrième fois, assez embarrassé. Que va-t-il faire maintenant de son trio ?… Voici : il va le renforcer en quatuor ; créer une situation morale encore plus compliquée, et dont il puisse extraire encore des attendrissements et encore des discours. La « piquante » Claire, qui avait épousé un monsieur d’Orbe, est devenue veuve. Elle revient à Clarens. C’est d’abord toute une journée d’effusions et de transports à quatre.

Cependant, — pour changer un peu, — Saint-Preux est parti pour Rome, où l’appelle mylord Édouard. Wolmar, ayant vu Saint-Preux désespéré au moment de partir, lui donne de loin ces conseils délicats : «…Faites votre sœur de celle qui fut votre amante… Pensez le jour à ce que vous allez faire à Rome : vous songerez moins la nuit à ce qui s’est fait à Vevey. »

Mais Saint-Preux est bientôt de retour. La piquante Claire, à force d’avoir été la confidente et la complice des amours de Julie, s’est brûlée à la flamme. Julie s’aperçoit que Claire aime Saint-Preux. Elle veut les marier, car elle sent elle-même que « ça ne peut pas durer comme ça ». Elle en fait d’abord la proposition à Claire, qui fait des façons, qui « ne veut pas d’un cœur usé par une autre passion ». — Puis, elle tâte Saint-Preux ; elle craint, dit-elle, que, s’il n’épouse pas Claire, il ne se rabatte sur les bonnes de la maison. Saint-Preux se dérobe, alléguant qu’il n’est pas encore assez