Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/334

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Grands imitateurs de la marche des jésuites, ils (les philosophes) furent leurs plus ardents ennemis, sans doute par jalousie de métier et maintenant, gouvernant les esprits avec le même empire, la même dextérité que les autres gouvernaient les consciences… et substituant peu à peu l’intolérance philosophique à l’autre, ils deviennent, sans qu’on s’en aperçoive, aussi dangereux que leurs prédécesseurs.

Et il y revient infatigablement dans le troisième Dialogue, parle de l’« Inquisition philosophique » des « missionnaires du matérialisme et de l’athéisme » et des complots de la secte philosophique contre toute religion et toute morale. Et cela est à rapprocher d’un passage bien curieux du livre IX des Confessions :

…Je me rappelai le sommaire de la morale de Grimm, que madame d’Épinay m’avait dit qu’elle avait adopté. Ce sommaire consistait en un seul article, savoir, que l’unique devoir de l’homme est de suivre en tout les penchants de son cœur. Cette morale, quand je l’appris, me donna terriblement à penser, quoique je ne la prisse alors que pour un jeu d’esprit. Mais je vis bientôt que ce principe était réellement la règle de sa conduite, et je n’en eus que trop, dans la suite, la preuve à mes dépens. C’est la doctrine intérieure dont Diderot m’a tant parlé, mais qu’il ne m’a jamais expliquée…

Et voilà donc Jean-Jacques fournissant des arguments à quelque historien catholique de la Franc-Maçonnerie.

Ces jugements de Rousseau sur les Encyclopédis-