Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/44

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Enfin, nous verrons que Jean-Jacques, de son propre aveu, n’eut jamais à se plaindre du clergé catholique (le mandement contre l’Émile excepté), mais qu’il eut fort à se plaindre des ministres protestants.

Tout ce que je veux dire ici, c’est que, chez lui, l’empreinte catholique est superposée à l’empreinte protestante ; que sa sensibilité même est plutôt catholique. Nous expliquerons cela en son lieu : mais pourquoi ne dirai-je pas dès maintenant qu’il y a, dans sa facilité à se confesser, et à se confesser d’une certaine manière, et à l’espèce de plaisir qu’il y prend, quelque chose au moins comme la dépravation d’une sensibilité catholique, — disposition qui n’est pas rare, dit-on, chez certaines pénitentes à qui la confession auriculaire permet de goûter une seconde fois leur péché, jusque dans la honte de l’aveu ?

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Tel est l’homme, — oh ! avec de la candeur, de la bonté, et même déjà des velléités de réforme morale, — et aussi avec cette singulière atténuation que c’est par lui seul que nous savons ses hontes, — mais enfin tel est l’homme, enfant et adolescent vicieux, vagabond indiscipliné, — paresseux, faible et chimérique, — menteur et larron, la dernière fois voleur de vin à vingt-huit ans, chez M. de Mably, — protestant compliqué d’un catholique, — transfuge excusable, mais transfuge de sa patrie et de sa