Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/236

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lignes ne fait rien à l’affaire ; mais c’est qu’il n’y a peut-être pas un de ces feuilletons où l’on ne puisse faire son butin, mince ou gros, et je vous assure qu’on est saisi d’une sorte de respect devant ce labeur énorme, si vaillant et si consciencieux.

Je n’ai ni la prétention ni les moyens d’exposer ici complètement les théories disséminées dans ces milliers de pages. Mais, en feuilletant cette encyclopédie du théâtre, j’ai été frappé de l’abondance des vues de détail et de l’unité de la méthode.

Cette méthode, c’est tout bonnement l’observation, l’expérience. Plusieurs sont tentés de prendre M. Sarcey pour un critique doctrinaire qui croit à la valeur absolue de certaines règles sans en avoir éprouvé les fondements ; mais, de sa vie, il n’a fait autre chose que les éprouver. Ses théories ne sont que des constatations prudemment généralisées. Jamais il ne devance les impressions et le jugement du public : il se contente de les expliquer, et je trouve même qu’il se défend un peu trop de les contredire.

M. Sarcey part de ces deux principes incontestables :

1º Le théâtre est un genre particulier, soumis à certaines règles nécessaires qui dérivent de sa nature même ;

2º Les pièces de théâtre sont faites pour être jouées, et non pas devant une poignée de délicats, mais devant de nombreuses assemblées d’hommes et de femmes.