Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/270

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le plus avéré. Racine serait fort étonné d’être admiré pour « ses à-fond d’une brutalité froide et la souplesse de ses dégagements ». Le Supplice d’une femme est « du trois-six d’éthique et d’émotion », et la Visite de noces est « de l’éthique absolue à cent degrés Gay-Lussac ». Et voici l’image qu’inspire à M. Weiss la vivacité d’allure de Ma camarade : « Le filament microscopique le plus tortillé de la joie et de la fureur de vivre ne se trémousse pas avec une vie plus furieuse et plus joyeuse que cette pièce. » Au fait, cela est très joli ; mais diable ! cela n’est pas d’une imagination anémiée. Et je ne vois pas non plus que l’École normale ait beaucoup gêné M. Weiss pour qualifier la Glu de « créature catapultueuse ».


IV

Mais au moins, dans toute cette critique capricieuse et fantasque (comme l’a été aussi, en apparence, la vie politique de M. Weiss) ne trouvons-nous point, à défaut d’une doctrine dont je ne regrette nullement l’absence, des sentiments plus persistants que les autres, des préférences ou des antipathies particulièrement tenaces ?

Les admirations de M. Weiss sont, comme on a vu, généreuses et variées. Il adore l’Athènes d’autrefois et ceux qui en ont exprimé l’âme, le Paris d’à présent et ceux qui en traduisent l’esprit. Il se pique de con-