Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/307

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des résumés analytiques suivis de morceaux choisis. Le XXe siècle le fera, je pense, pour tous les écrivains du XIXe qui méritent de ne pas être oubliés et peut-être même pour les classiques. C’est seulement ainsi que nos petits-enfants pourront connaître un peu une aussi vaste littérature.

En attendant, je ne retiendrai ici de l’œuvre de M. Ferdinand Fabre que les mieux venus de ses romans de mœurs cléricales : les Courbezon, l’Abbé Tigrane, Mon oncle Célestin et Lucifer. Et je n’aurai qu’un regret, c’est de ne pouvoir m’arrêter aussi sur ces deux merveilleuses idylles, l’une tragique et l’autre plaisante : le Chevrier et Barnabé.


I

C’est la grande originalité et ce sera la gloire de M. Ferdinand Fabre d’avoir été un peintre excellent des mœurs du clergé. La matière était presque intacte. Je ne vois guère que le Curé de Tours, de Balzac, où elle eût été déflorée. Le Curé de campagne ne tient nullement ce que promet son titre ; l’Amaury de Volupté est un malade ; dans le Rouge et le noir, la peinture du séminaire, des directeurs et des élèves, est surtout faite avec l’imagination et les préjugés de Stendhal : cela n’a pas été vu. Je ne parlerai pas du beau roman de mœurs ecclésiastiques où M. Francis Magnard concluait que « tous les prêtres sont des niais ou des intrigants » ; je n’ai pu le lire, car on ne le trouve