Page:Lemaître - Poésies, 1896.djvu/231

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VENDANGES


Nous vendangions tous deux, chérie ; et je dois dire
Que, distrait, j’oubliais aux ceps plus d’un raisin.
Car tes grands yeux si noirs grisent mieux que le vin,
Et mon cœur est en proie à ton profond sourire.

Ton regard confiant, où tu me laissais lire.
Me conseillait d’oser… J’essayais, mais en vain
Sur ma lèvre hésitait encor le mot divin
Qui dit la douce peine et l’adoré martyre.