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après


III


Un jour, tu t’aperçus, en somme,
Que, d’auréole dépourvu,
Je n’étais rien qu’un bon jeune homme,
Et je vis que tu l’avais vu…

Certes le coup me fut sensible,
Mais je devais — j’en fus tenté —
Te reprendre au piège invisible
De ma patiente bonté ;

T’apprendre, ô rêveuse obstinée,
A voir le monde comme il est,
Pour te plier, plus résignée.
Au réel toujours incomplet…

J’ai craint pour mes forces trop brèves
Les engagements sans retours ;
J’ai craint le lendemain des rêves
Et la vieillesse des amours ;