Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/507

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les lèvres du médisant, parce que Dieu sonde les reins, qu’il pénètre le fond de son cœur, et qu’il entend les paroles de sa langue.

7. Car l’esprit du Seigneur remplit l’univers ; et comme il contient tout, il connait tout ce qui se dit.

8. C’est pourquoi celui qui prononce des paroles d’iniquité ne peut se cacher et il n’échappera point au jugement qui doit tout punir.

9. Car l’impie sera interrogé sur ses pensées ; et ses discours iront jusqu’à Dieu, qui les entendra pour le punir de son iniquité.

10. Parce que l’oreille jalouse entend tout, et que le bruit des murmures ne lui sera point caché,

11. Gardez-vous donc des murmures qui ne peuvent servir de rien, et ne souillez point votre langue par la médisance, parce que la parole la plus secrète ne sera point impunie, et que la bouche qui ment tuera l’âme.

12. Cessez de chercher la mort avec tant d’ardeur dans les égarements de votre vie, et n’employez pas les travaux de vos mains à acquérir ce qui vous doit perdre.

13. Car Dieu n’a point fait la mort, et il ne se réjouit point de la perte des vivants.

14. Il a tout créé afin que tout subsiste : toutes les créatures étaient saines dans leur origine : il n’y avait en elles rien de contagieux ni de mortel ; et le règne des enfers n’était point alors sur la terre.

15. Car la justice est stable, et immortelle.

16. Mais les méchants ont appelé la mort à eux par leurs œuvres et par leurs paroles ; et la croyant amie, ils en ont été consumés ; et ils ont fait alliance avec elle, parce qu’ils étaient dignes d’une telle société.



Faux raisonnement des impies qui nient l’immortalité de l’âme, et qui mettent le souverain bien dans la jouissance des plaisirs sensibles. Leur haine contre le juste. Le démon auteur de la mort.


1. Ils ont dit dans l’égarement de leurs pensées : Le temps de notre vie est court et fâcheux ; l’homme après sa mort n’a plus de bien à attendre, et on ne sait personne qui soit revenu des enfers.

2. Nous sommes nés comme à l’aventure, et après la mort nous serons comme si nous n’avions jamais été. La respiration est dans nos narines comme une fumée, et l’âme est comme une étincelle de feu qui remue notre cœur.

3. Lorsqu’elle sera éteinte, notre corps sera réduit en cendres ; l’esprit se dissipera comme un air subtil ; notre vie disparaîtra comme une nuée qui passe, et s’évanouira comme un brouillard qui est poussé en bas par les rayons du soleil, et qui tombe étant appesanti par sa chaleur.

4. Notre nom s’oubliera avec le temps, sans qu’il reste aucun souvenir de nos actions parmi les hommes.

5. Car le temps de notre vie n’est qu’une ombre qui passe, et après la mort il n’y a plus de retour : le sceau est posé, et nul ne revient.

6. Venez donc, jouissons des biens présents, hâtons-nous d’user des créatures pendant que nous sommes jeunes.

7. Enivrons-nous des vins les plus excellents, parfumons-nous d’huile de senteur ; et ne laissons point passer la fleur de la saison

8. Couronnons-nous de roses avant qu’elles se flétrissent ; qu’il n’y ait point de pré où notre intempérance ne se signale.

9. Que nul de nous ne se dispense de prendre part à notre débauche. Laissons partout des marques de ré-