Page:Lemaistre de Sacy - Nouveau testament, Mons, 1667, vol 1.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

X. On n’a pas eu aussi peu de difficulté à se déterminer, si l’on suivroit dans cette traduction ou la Version Vulgate, ou le Texte Grec. Ce n’est pas que l’on ignore l’autorité que le Concile de Trente a donné à la Version Latine en la déclarant autentique, & que l’on ne sçache bien que dans la pluspart des lieux, où elle paroist différente du Texte Grec ordinaire, elle est autorisée par des Manuscrits Grecs fort anciens. Mais l’on sçait aussi que le Texte Grec, tel que nous savons dans les editions communes, est autorisé souvent dans les lieux où il est différent de la Version Latine, & par le consentement de plusieurs Peres qui s’en sont servis, & par un grand nombre de theologiens catholiques, qui soutiennent, comme l’avouë même le Cardinal Pallavicin, que le Concile de Trente en declarant la Version Latine autentique n’a voulu dire autre chose, sinon qu’elle ne contenoit rien contre la foy ; mais qu’il n’a nullement prétendu obliger à la préférer au Texte Grec, ni empêcher qu’on n’y pust avoir retours en plusieurs rencontres.

Pour ne s’embarrasser donc point dans cette difficulté on a cru devoir user d’un tempérament, qui unist en quelque sorte la Version Vulgate & le texte grec, & qui fist que l’on pust trouver l’un & l’autre dans cette traduction. Selon ce dessein on a traduit dans le texte la Version Vulgate, parce qu’elle est plus en usage dans l’Eglise. Mais s’il arrive qu’elle contienne quelque chose qui ne soit point dans le grec, on le marque en l’enfermant entre deux crochets avec la lettre V. [v.], qui signifie que ces mots ne se trouvent que dans la Vulgate. S’il arrive au contraire qu’il y ait quelque chose dans le grec qui ne soit point dans la Version Vulgate, on