Qui mènes le char des vers
Dans les airs
Par deux sillons de lumière ;
Ô Rime ! qui que tu sois,
Je reçois
Ton joug ; et, longtemps rebelle
Corrigé, je te promets
Désormais
Une oreille plus fidèle.
Mais aussi devant mes pas
Ne fuis pas ;
Quand la Muse me dévore,
Donne, donne par égard
Un regard
Au poète qui t’implore !
Dans un vers tout défleuri,
Qu’a flétri
L’aspect d’une règle austère,
Ne laisse point murmurer,
Soupirer,
La syllabe solitaire.
Sur ma lyre, l’autre fois,
Dans un bois,
Ma main préludait à peine :
Une colombe descend,
En passant,
Blanche sur le luth d’ébène.
Mais au lieu d’accords touchants,
De doux chants,
La colombe gémissante
Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t1, 1887.djvu/241
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
SAINTE-BEUVE.