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MAXIME DU CAMP


1822




Au sortir du collège, Maxime Du Camp, comme un libre oiseau qui prend l’essor du côté de la lumière, fit son premier voyage en Orient, d’où il rapporta des impressions ineffaçables.

Voyageur, publiciste, romancier, poète, Maxime Du Camp a donné comme prosateur (pour citer ses principaux ouvrages) Souvenirs et Paysages d’Orient (1848), Mémoires d’un Suicidé (1853), Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie (1874), Les Convulsions de Paris (1879), et Souvenirs littéraires (1883).

Comme critique d’art, il a publié plusieurs Salons et un Voyage en Hollande, d’un vif intérêt pittoresque.

Nous devons au poète deux volumes : Chants modernes (1855) et Convictions (1858). Dans les Chants modernes, la désespérance de l’ancien romantisme jette çà et là sa note funèbre un peu incohérente, mais les hauts faits de la grande industrie contemporaine ont éveillé surtout le lyrisme de l’auteur qui glorifie dignement les travaux herculéens des classes déshéritées. Le volume des Convictions est remarquable par un accent de sincérité et de fière indépendance, qui relève bien l’homme, un abrupt civilisé qui prétend n’appartenir à aucune classe, à aucune coterie, et qui n’a publié ses vers qu’à rares intervalles, au gré de sa libre fantaisie, dans sa vie errante et active à la fois.

Maxime Du Camp a été élu de l’Académie française en 1880.

Ses œuvres ont été publiées par Hachette.

André Lemoyne.