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HENRI CAZALIS

1840


Henri Cazalis, né à Cormeilles-en-Parisis (Seine-et-Oise), fit ses études littéraires à Paris. L’esprit de curiosité scientifique dont la trace se retrouve dans quelques-uns de ses meilleurs poèmes le poussa dans des directions variées. Étudiant en droit, puis en médecine, passionnément épris et profondément instruit des littératures orientales, il a joint à cette riche et multiple expérience intellectuelle celle des grands voyages et de la vie cosmopolite. C’est dire que peu d’écrivains de ce temps-ci ont coulé plus de métaux et de plus précieux dans le moule de leurs vers. Un goût souverain de l’art, un amour à la fois religieux et mélancolique de la beauté, une sorte de mysticisme nihiliste, de désenchantement enthousiaste et comme un vertige de mystère, donnent à sa poésie un charme composite, inquiétant et pénétrant, comme celui des tableaux de Burne Jones et de la musique tzigane, des romans de Tolstoï et des lieds de Heine. Henri Cazalis a publié sous le pseudonyme de Jean Caselli les Chants populaires d’Italie (1865) ; et sous son véritable nom Melancholia (1866), Le Livre du Néant (1872), Henri Regnault (1872), L’Illusion (1875), et en 1875 une traduction en vers du Cantique des Cantiques.

Les œuvres poétiques de Henri Cazalis ont été publiées par A. Lemerre.

Paul Bourget.