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ANTONY VALABRÈGUE.


Nous n’avons trouvé sous nos pas
Qu’un plateau semé de bruyères,
Que des champs en friche, et là-bas
Le bois avec ses fondrières.

À l’horizon gris et changeant
Se montre enfin un coin de plage ;
La mer d’une ligne d’argent
Vient animer le paysage.

Des prés bordent de leurs fraîcheurs
Les coteaux voilés par la brume.
Voici des bateaux de pêcheurs ;
Le toit d’une chaumière fume.

Et dans un reflet ondoyant,
Qui fond en vapeurs violettes,
Le ciel luit, clair et souriant,
Battu par le vol des mouettes.


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LES PETITS CABARETS



À l’heure où nous quittons les bois
Avec le soleil qui décline,
Nous nous égarons quelquefois
Pour trouver l’auberge où l’on dîne.

Viens dans mon petit cabaret :
Un rosier grimpe sur la porte,
Et l’enseigne d’un air discret
Tombe sur une treille morte.