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PAUL DÉROULÈDE.


III


Or, quoi qu’en puisse dire et penser l’ignorance,
L’Artiste est aussi, lui, le soldat de la France,
Il sert son peuple aussi, ce serviteur du beau ;
La gloire qu’il acquiert, chacun se l’approprie ;
Nul n’accroît plus que lui l’honneur de la Patrie ;
Nul mieux que lui ne sait porter notre drapeau.


IV


A l’heure même, à l’heure inoubliable encore
Où le vainqueur jaloux d’un vaincu qu’il abhorre
Voulait nous arracher notre place au soleil ;
À l’heure où les Français restaient sombres et tristes,
De qui leur sont venus, sinon de leurs artistes,
Leur première revanche et leur premier réveil.


V


Peintres, musiciens, sculpteurs, acteurs, poètes,
Une même pensée embrasa mille têtes :
Consolons la Patrie, honorons les aïeux ;
Qu’Athène encore en deuil éblouisse encor Sparte,
Et que ce cher pays, dont l’Europe s’écarte,
De l’Europe attirée enchante encor les yeux.