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GEORGES BOUTELLEAU.

LE COLIBRI


J’ai vu passer aux pays froids
L’oiseau des îles merveilleuses,
Il allait frôlant les yeuses
Et les sapins mornes des bois.

Je lui dis : « Tes plages sont belles,
Ne pleures-tu pas leur soleil ? »
Il répondit : « Tout m’est vermeil :
Je porte mon ciel sur mes ailes ! »

(Poèmes en miniature)

L’OCÉAN

L’océan de loin me tourmente ;
Partout sa plainte me poursuit
Aux heures de jour et de nuit,
J’entends sa voix qui se lamente.

On nous dit que les matelots
Se croient à bord sur les chaussées
Et gardent, de leurs traversées,
Le mouvement rythmé des flots.

Je ne vous ai pas effleurées,
Houleuses vagues de la mer,
Mais si triste est mon cœur amer,
Que je crois vous avoir pleurées !