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GEORGES BOUTELLEAU.


Ils s’en vont, les ailes tendues,
Sous l’aube ou le couchant vermeil,
Attirés par les étendues
Et les infinis de soleil.

Sous les changeantes latitudes,
Ils demandent à l’horizon
On ne sait quelles altitudes
Ou quelle introuvable saison.

Traversant ainsi les années,
A vols impuissants, mais hardis,
Nous cherchons, pour nos destinées,
Les impossibles paradis.

(Le Vitrail)

LA ROSE

Cette rose, comme pâmée,
Au parfum suave et mortel,
Belle à mettre sur un autel :
Cette rose est ma bien-aimée.
Cette épine, que mon cœur sent,
Sous la douce rose embaumée,
Déchirer sa chair entamée:
Cette épine, teinte de sang,
C’est l’amour de ma bien-aimée.

(Le Vitrail)