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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Tu sentiras ta délivrance !
Et sur ta lèvre une espérance
Voudra s’échapper en chansons !

D’où vient donc la vertu secrète
Du bon travail ? C’est qu’il arrête
Sur un point fixe l’œil content !
C’est qu’il limite la pensée...
Toute besogne est cadencée
Et s’harmonise au cœur battant !

Qui rêve est toujours solitaire ;
L’action, par toute la terre,
Pousse la foule aux grands chemins ;
Le travail n’est jamais la haine...
Tous les travailleurs font la chaîne,
Et sentent leur cœur dans leurs mains !

Sois la volonté, l’énergie,
Et tu sentiras, par magie,
Mille cœurs dans ton cœur content...
Tu seras de la grande ronde
Qui se déroule par le monde,
Les mains dans les mains, en chantant !
(Le Dieu dans l’Homme)

DERNIER AMOUR

J’avais mis mon cœur au cœur d’une rose.
Un charme fatal est dans la beauté !
Je pleure en chantant : l’amour en est cause..
J’avais mis mon cœur au cœur d’une rose :
Vint un oiseau-mouche; il l’a becqueté.