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GASTON DE RAIMES


1859




Gaston de raimes, né le 29 décembre 1859, à Honfleur (Calvados), a publié en 1882 : Les Croyances perdues. Le poète avait alors vingt-trois ans. Ce que l’on a perdu de croyances à cet âge n’est pas d’ordinaire très considérable. Si l’on aperçoit malaisément l’essaim d’idées philosophiques qui avaient bien pu, à cette première aube de la vie, s’être envolées du cerveau de M. de Raimes, en revanche on distingue sans difficulté, dans l’œuvre de début, de belles qualités poétiques. M. de Raimes est avant tout un artiste consciencieux, très épris de la forme, romantique et parnassien à l’excès. Une belle rime lui parait, comme à M. de Banville, au moins égale sinon supérieure à une grande idée.

Autant il a le souci de son art, autant il a le respect du titre qu’il procure. M. de Raimes marche dans la vie, persuadé que le sonneur de rimes possède une réelle suprématie sur les autres habitants de la planète. Qui aurait le courage de le troubler dans son rêve enchanté ?

En 1884, M. de Raimes a fait paraître un second volume : L’Âme inquiète, — dans lequel son talent et la nature particulière de son esprit n’ont fait que s’affirmer. Une Ode de lui à Corneille a été lue à l’Odéon. L’Artiste a pareillement donné un de ses poèmes bibliques : Le Chant de Débora. Quand donc le poète livrera-t-il au public ce qu’il détient en ses tiroirs, la masse de beaux vers dans lesquels il a si somptueusement rendu l’âme du vieil Israël ?

L’œuvre de M. de Raimes a paru chez A. Lemerre.

E. Ledrain.