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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Ou Morgane errant parmi les dolmens,
Les pieds dans les bruyères purpurines
Qui rit d’épier les libres hymens
Et les amours des phalènes marines.



II


EN MER



Un antre immense, rien qu’un antre
De ciel sombre et de sombre mer,
Et nous sommes toujours au centre
D’un cercle d’eau partout amer.

Et sur les airs que dans les voiles
Les vents chantent très cadencés
La houle berce les étoiles,
Et le ressac les trépassés.

Ainsi me berce au gré des lames
La triste langueur du roulis.
Oh ! paix aux lames, paix aux âmes
Que n’endorment pas les oublis !

Paix aux âmes que crucifie
Quelque éternel espoir menteur,
À ceux qui marchent dans la vie
De l’eau de mer autour du cœur !