aoul Gineste, né en 1852 à Fréjus (Var), a publié ses
premiers vers dans plusieurs Revues littéraires et a fait paraître
en 1887 un volume intitulé : Le Rameau d’Or. On lit avec
émotion ce ce livre sincère, on le ferme avec un peu de tristesse, mais
consolé par la sympathie humaine qui s’en dégage.
Dans une première série de poèmes qui a moins d’intensité que le reste, mais qui est d’un esprit curieux et raffiné, d’un peintre habile, Raoul Gineste retrace le souvenir d’époques lointaines qui lui ont plu.
Les deux dernières séries, Au Coin du Feu et Dans la Rue, sont peut-être lles plus originales. Dans l’une le poète a concentré sa rêverie : échappées de philosophie mélancolique et résignée, apparaît peut-être mieux qu’ailleurs « la couleur de son âme. » Dans l’autre, il ouvre ses yeux au spectacle de la rue, aux misères du peuple, non pas en badaud, en flâneur misanthropique, ni même en pur artiste, mais en homme qui sait voir, comprendre et sentir, cela sans fade sentimentalité ni déclamation oiseuse.
Les poésies de Raoul Gineste ont été éditées par A. Lemerre.