Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/52

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reaux, ouvrait sur le courtil : un vieil homme y logeait, une souche humaine desséchée et qui, sans sève, ne savait pas finir, le Caco, comme patoisaient les paysans, en moquerie des débordements de sa défunte. Un escalier à pic menait sous le toit, où, avec des planches, on avait fait une troisième chambre, le reste servant de grenier. Et dans ce réduit pendaient les hardes, s’entassaient des coffres et des bannes, avec un berniquet éventré pour la graine. C’était toute l’habitation : une famille y avait poussé avant eux, huit enfants qui ne s’y étaient pas trouvés trop enserrés, un trou de chair par trou de pierre : et, à trois, ils y avaient des aises larges, sans risquer de se coudoyer.

Ce Caco qu’ils avaient pris avec eux était le père de la Lise, un ancien bûcheron à qui un arbre avait autrefois cassé trois côtes et qui, en outre, s’était rompu une jambe en croulant d’une haute branche ; bon à rien maintenant sous ses soixante-dix-huit ans, la tête et les mains secouées d’un perpétuel