Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/97

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Alors elle s’en voulut de sa lâcheté vis-à-vis d’un homme qui n’était ni son mari, ni son amant et la tenait sous sa dépendance plus étroitement que s’il eût été l’un ou l’autre ; et par défi elle accepta, tapa dans la main du barbon pour sceller les accords. Lui, s’en alla guilleret, tout vert, remué dans ses moelles par cette possession conclue. Mais le soir, quand elle eut dit à Dor son engagement, il entra dans une violente colère : il savait le libertinage du drille ; aucune femelle n’entrait à la ferme qui n’en sortît mise à mal par ce coq sur le retour ; et d’abord il se contenta de crier très haut qu’elle romprait le pacte, rogue, la face cramoisie. Elle s’amusa de sa jalousie, s’obstinant à déclarer qu’elle ne romprait pas ; et brusquement il l’accrocha par les poignets, d’une telle force qu’elle ploya les reins, gémissante.

— Lâche-moi, losse et coïon qui n’a d’ courage qu’avec les femmes… J’ suis mon maître… J’te dis qu’c’est fait et qu’il a ma parole.