Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/78

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gouvernement de Louis XVIII contre les libéraux espagnols froissât chez lui des sentiments politiques, — il avait fait figurer la Prise de Cadix dans la Coupole, — mais parce qu’il ne voulait plus peindre de scènes contemporaines. Au contraire, il accepta de faire trois plafonds pour le Musée du Louvre, que Charles X agrandissait : Le Génie de la France anime les arts, protège l’humanité ; La véritable Gloire s’appuie sur la Vertu[1]; Le Roi donne aux Arts le musée Charles X. Et voici quelques détails du programme du deuxième sujet : Côté gauche : Mars couronné par la Victoire, écoutant la Modération, arrête ses coursiers et baisse ses javelots. On aperçoit au loin les Colonnes d’Hercule ; — côté droit : Le Temps élève la Vérité vers les marches du trône ; la Sagesse l’y reçoit sous son égide ; un Génie naissant l’écoute ; des armures royales sont à ses pieds.

Ce furent, sur ces sujets d’une banalité déplorable, des compositions dénuées de toute signification, des peintures solides, mais lourdes, des figures correctes, mais sans originalité et sans grâce : le type de ce qu’était devenu l’art classique, tel que l’exerçaient les sous-élèves de David. Au même moment, Ingres avait peint pour une autre salle du Musée l’Apothéose d’Homère, véritable manifeste d’un classicisme tout renouvelé. Ainsi Gros, entre ce classicisme et le romantisme, n’était plus que le représentant d’un art vieilli, et on va le voir attaqué aussi

  1. Salles I et IV « les antiquités égyptiennes. Le troisième sujet n’est plus exposé.