Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la porte close. Il frappa à coups redoublés sans qu’on ouvrît, et finalement se résigna à coucher dans l’étable sur une botte de paille. Au petit jour, il se leva, gagna la maison.

Tournant le dos au jour, Bast déjeûnait d’un morceau de pain.

Il y eut d’abord un silence, tous les deux s’attendant, puis Balt frappa du poing la table.

— Si vous tenez à votre peau, cria-t-il, vous ne fermerez plus la porte à clef, quand je serai dehors. J’ai dit.

Bast prit son temps, avala la bouchée de pain qu’il mâchait et répondit presque avec douceur :

— Lequel a le droit de se plaindre, de celui qui reste à la maison ou de celui qui court les chemins ?

Balt fit un pas en avant, croisa les bras :