Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/63

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était cette fortune qu’ils avaient sous la main.

Il y eut de grosses neiges cette année, puis le temps se radoucit et le dégel rendit les chemins difficilement praticables. Des ruisseaux suintaient à ras du sol, le long des ornières, et la neige fondue détrempait la terre, en faisait une glaise gluante. Les Baraque, des jours entiers, demeuraient assis dans l’âtre, tressant des osiers, taillant des sabots, remettant des dents à la herse, et les jours leur semblaient interminables.

Pendant une de ces longues journées, Bast ayant mis sur le tapis, avec précaution, la question de l’argent, demanda, de sa voix grêle, au milieu d’une toux, l’usage qu’ils en feraient.

Alors, à mots rares, ils firent des projets ; ils achèteraient de la ter-