Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/135

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la nature des végétations ; le maçonnage agglutiné des hirondelles sous les poutres de nos granges ne ressemble pas aux bûchettes entre-croisées du ramier dans les chênes ; le trou rond des piverts, creusé à coups de bec dans un fût de hêtre avec la précision du compas, n’a guère de rapports avec le hamac du loriot ou la conque régulière si bien capitonnée des pinsons ou des chardonnerets ; les nids en boule de la mésange à queue longue, dans les hautes et fines brindilles qui ondulent au vent, sont ceux qui se rapprochent le plus, par leur forme, des nids curieux qui nous occupent aujourd’hui. De loin, ils offrent l’aspect du bédégar des rosiers. C’est la chambre nuptiale du tisserin : textor, tisserand, tisseur, tisserin, l’oreille s’accommode également bien de tous ces vocables. Le nid est en sphère, en pomme, en boule, comme vous voudrez. On sort, on entre par en bas ; l’ouverture est à l’abri des pluies. Les nids sont quelquefois par centaines sur le même arbre, assujettis aux longues branches flexibles et menues qui, loin de tout danger, les bercent sur les eaux. Essayez d’en atteindre les œufs, fouines, singes ou serpents !