Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/146

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— Il voit tout et ne s’embarrasse de rien, continua Guérineau ; pas plus gêné dans la vie que dans ses vêtements. Tu verras comme il est habillé : une grande veste à pans carrés qui n’est pas un habit, et qui, sans être une jaquette, n’est pas non plus une redingote. C’est d’une coupe personnelle, la coupe Desmarennes, dit-on dans le pays, avec de vastes poches, extérieures et internes, pour enfouir ses nombreux échantillons de grains et eaux-de-vie ; tout un assortiment de fins sachets et de petites fioles à garnir une vitrine d’exposant ; — un chapeau à larges bords, toujours de même forme, pour bien abriter sa grosse tête à cheveux drus et grisonnants ; — enfin, de bons souliers carrés, où les pieds se meuvent à l’aise quand ils ont à quitter leurs sabots.

— Et la propriété de Saint-Christophe est vraiment belle ?

— Belle et d’un très bon rapport ; tu la verras samedi. Tu pourras en juger par toi-même.