Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/184

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dites-moi donc quelle est la position de ce garçon-là… qui me semble avoir ensorcelé la maison.

— Ce n’est pas un reproche, n’est-ce pas ? Posons bien nos prémisses… Ce n’est pas moi qui vous l’ai jeté à la tête. C’est bien vous qui êtes venu l’inviter et le prendre chez moi ?…

— Assurément… Mais, enfin, quelle est sa position, présente et à venir ?…

— Comme position officielle, lieutenant de vaisseau… brillant avenir… le grade de capitaine de frégate en prochaine perspective… Comme position pécuniaire… à peu près dix mille livres de rentes simplement, du chef de sa mère défunte. Le plus riche de la famille sera plus tard son jeune frère, du second lit, qui possédera toute la grosse fortune de l’armateur-expéditeur de Bordeaux.

— La fortune, pour moi, c’est quelque chose assurément. J’y tiendrais un peu, je l’avoue, mais sur ce chapitre-là Mésange voit autrement, et je ne veux pas la contrarier… Mais dans l’espèce, comme vous dites, moi je vois encore de très sérieuses difficultés.

— Lesquelles ? fit l’avocat.

— Dans le cas où votre ami se prononcerait, je vous avoue franchement que je ne veux pas d’un gendre qui serait en route continuelle, ballotté du cap Horn au cap des Tempêtes ;