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Page:Lenient - La Satire en France ou la Littérature militante au XVIe siècle, t. 1, 1886.djvu/242

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LIVRE II. CHAPITRE III.

velle^, le chansonnier huguenot, s’inspirant des souvenirs du fabliau, les dénonce comme des séducteurs toujours en quête d’aventures. Ici c’est la réponse d’une Femme de bien résis tant aux entreprises de son confesseur :

Vous moquez-vous, moine, de moi ?
Vous moquez-vous ?
Tels fins tours,
Vilains et lourds,
N’ont vers moi cours.
Vous moquez-vous ?

Là un dialogue entre deux moines franciscains et une jeune fille vertueuse et tant soit peu guindée. Nous revenons à l’histoire du Frère Denise ou des Cordeliers de Catalogne, avec moins de gaieté et de malice que dans l’ancien et le nouveau conte :

Dieu vous gard, jeune pucclle !
Saint François vous doint^ bonjour !
Si c’était votre vueiP, belle,
Nous deux aurions votre amour.
Faites-nous donc ce service
Avant le trépas.
Sans faute, en nulle malice,
Nous n’y pensons pas.

La jeune fille indignée leur répond :

Retirez-vous, hypocrites.
De moi n’est ce que pensez.
Vous êtes hors des limites
Do raison, gens insensés.
Cherchez ailleurs votre proie,
Faux pères grisars *,
Et pensez-vous que je soie
L’amie des cafards » ?

En général, le ton de ces chansons est âpre et dur comme celui des pamphlets théologiques : on y sent plus de colère

I. V. la chanson intitulée : Pt’opos de moines repentants, par Eustorg de Beaulieu (1546). Chansonnier huguenot, iiv. I. 2. Donne. . Volonté. . Vêtus (le rolje grise. ^.lùid., i" purt., Iiv. H,